Eco-diagnostic

Depuis Janvier 2010, Nouricia ( coopérative ) propose d'accompagner ses adhérents dans une démarche visant à créer de la valeur pour l'agriculteur et la société, dans une continuité du plan " Objectif terre 2020 " suite au Grenelle de l'environnement. Baptisé éco-diagnostic, cet audit s'appuie sur des outils tels que : IDEA ( indicateur de durabilité des exploitations agricoles ), PLANETE ( outil d'évaluation du bilan énergétique des exploitations ), le cacul IFT ( indice de fréquence de traitements ) et le bilan apparent ( mesure le solde entre les entrées et sorties des éléments N-P-K ), tous ces outils étant certifiés par le ministère de l'agriculture. Le but étant d'établir la photographie d'une situation initiale afin de mesurer les progrès effectués dans le temps.

L'analyse concerne notre exploitation de 220 ha pour la récolte 2008 :

Blé : 91,44 Ha - 68,1 Qx/Ha

Colza : 46,9 Ha - 27,6 Qx/Ha

Orge de printemps : 45 Ha - 57,4 Qx/Ha

Tournesol : 27,3 Ha - 27,3 Qx/Ha

Jachère : 8,11 Ha

Cette année a été caractérisée par le faible niveau de rendement.

 

Bilan apparent :

Pour le phosphore et la potasse, le solde reste équilibré sur l'exploitation soit respectivement -4 et -5 U/Ha. En revanche, le bilan azoté lui est de +72 U/ha. Ce résultat s'explique d'un côté par l'effet année avec des rendements les plus bas des 10 années passées, d'autre part, du fait de l'arrêt du labour nécessitant des apports plus soutenus en azote, notamment d'origine organique, durant les premières années de conversion.

 

PLANETE : 

Selon le bilan énergétique, l'efficacité de l'exploitation est de 6,18 cela signifie que pour 1 unité entrée, l'exploitation en produit 6,18 ( l'unité est exprimée en Equivalent Litre de Fuel, EQF ). Sachant que le poste principal est celui des engrais ( 55 % ), la marge de progrès est importante. En effet, si l'on se projette dans quelques années où le semis direct sera bien en place et le sol aura acquis un bon niveau d'auto-fertilité, la consommation d'engrais pourrait diminuer de l'ordre de 30 %, combinée avec des niveaux de rendement bien supérieurs à ceux connus en 2008, on constatera alors une amélioration significative de l'efficience énergétique. La consommation de carburant, elle aussi peut être réduite, mais dans des proportions moindres, car étant actuellement inférieure à 50 L/Ha sur l'exploitation alors que la moyenne régionale est elle supérieure à 100 L/Ha, la variation aura moins d'impact sur le bilan global.

Gaz à effet de serre ( GES ), exprimé en équivalent tonne de CO2 ( eq t CO2 ). Les dégagements totaux de l'exploitation en GES s'élèvent à 484 eq t CO2 soit 2,2 eq t CO2/Ha. Une fois de plus c'est le poste engrais, notamment azoté, qui prend une part importante ( 63,6 % ) de la production des GES, d'où l'importance de la diminution de ce poste. Toutefois, les émissions de GES de l'exploitation restent raisonnables si on les compare aux données de référence :

L'exploitation produit autant de GES/an que 34 francais,

son activité génère une production de denrées alimentaires pouvant nourrir jusqu'à 4210 personnes.

 

 IFT ( indice de fréquence de traitements ) :

 

IFT

herbicide

exploitation

IFT

herbicide

groupe

IFT hors

herbicide

exploitation

IFT hors

herbicide

groupe

Blé

1.71

1.71

2.11

4.35

Colza

2.18

2.10

0.98

4.87

Orge

printemps

1.36

1.47

1.06

2.58

Moyenne

exploitation

1.68

1.65

1.49

3.85

( groupe = moyenne Champagne Ardennes ; IFT hors herbicide = traitements fongicides, insecticides, régulateurs ) 

Les résultats sont très parlant, en effet quelle que soit la culture, on remarque nettement que l'IFT hors herbicide de l'exploitation est largement en dessous de la moyenne du groupe alors que l'IFT herbicide est lui équivalent. Ceci démontre que le changement de technique culturale n'est pas incompatible avec la diminution de consommation de produits phytosanitaires, seulement c'est le poste herbicide le plus délicat et donc moins facile à réduire, il reste cependant du même niveau que le groupe, répondant ainsi aux idées reçues : l'arrêt du labour n'augmente pas obligatoirement l'utilisation d'herbicides.

 

 IDEA :

La synthèse des résultats d'IDEA ressort une note de durabilité de 43/100, situant l'exploitation dans la moyenne des résultats obtenus. L'atout ressortant de l'analyse est l'équilibre entre les trois pilliers constitutifs de l'évaluation, durabilité agro-écologique ( 52/100 ), durabilité socio-territoriale ( 43/100 ), durabilité économique ( 52/100 ), c'est la note la plus faible qui est retenue pour rendre  compte de la situation de l'exploitation.

Les points forts de la synthèse sont :  les pratiques agricoles,  la qualité des produits et des territoires, l'indépendance et l'efficience du système. Ce qui est plus rassurant que surprenant, au vu de nos démarches vers les techniques de conservation de sol.

Les points faibles: l'organisation de l'espace due aux tailles de parcelles notamment, l'emploi et la transmibilité sont eux liés à l'organisation économique et historique de notre profession, ils seront difficiles à améliorer. En revanche, pour ce qui est de la diversité faiblement noté, les marges de progrès grâce l'introduction de nouvelles cultures et l'élargissement des couverts végétaux, seront significatives.